L’accroissement de l’intensité ou de la fréquence de certains aléas climatiques constitue un enjeu important pour le fonctionnement urbain et l’avenir de ses habitants. Les villes présentent une vulnérabilité particulière aux événements climatiques compte tenu d’une forte concentration de populations et du regroupement d’infrastructures et de biens matériels sur leur territoire. Elles sont sensibles à toute évolution brusque de leur environnement.
En Alsace, le changement climatique est susceptible de modifier les aléas naturels et de provoquer des événements pouvant affecter négativement les territoires. Il agit en grande partie en amplifiant des problèmes déjà existants (inondations, coulées d’eaux boueuses, extrêmes vagues de chaleur et de froid…).
Localement, de nombreux plans et programmes visent déjà à réduire la vulnérabilité actuelle de la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) aux événements climatiques. Toutefois, les capacités d’adaptation ne sont pas toujours suffisantes face à l’exposition et à la sensibilité actuelles et futures de la CUS ou ne le seront pas face aux événements climatiques.
Institué par le Plan Climat National et repris par les lois Grenelle, le Plan Climat Énergie Territorial (PCET) constitue un cadre d’engagement pour les territoires et doit être élaboré pour les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants. Le PCET de la CUS vise deux objectifs :
- Volet 1 « Atténuation » : il s’agit de limiter l’impact du territoire sur le climat (réduire de 30 % les émissions de GES par rapport à 1990, économiser 30 % de la consommation totale d’énergie, porter à 20-30 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie) ;
- Volet 2 « Adaptation » : il s’agit de réduire la vulnérabilité du territoire puisqu’il est désormais établi que les impacts du changement climatique ne pourront plus être intégralement évités. C’est pour construire ce second volet que ce diagnostic de vulnérabilité a été élaboré.
Le PCET devra être compatible avec le volet « Adaptation » du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE), qui assure la cohérence territoriale des actions menées par les collectivités territoriales dans le domaine du climat et de l’énergie, et articule les objectifs territoriaux aux objectifs nationaux. Étudier la vulnérabilité de la CUS aux événements climatiques et énergétiques est un préalable à l’élaboration d’une stratégie d’adaptation.
L’adaptation doit permettre d’exploiter les opportunités offertes par le changement climatique, de minimiser les risques qu’ils induisent, ou d’en surmonter les conséquences. A l’interface entre les deux volets, la question de la vulnérabilité énergétique a volontairement été ajoutée à ce diagnostic de vulnérabilité.
L’élaboration de la stratégie d’adaptation du PCET de la CUS s’organise en trois étapes. La 1ère étape de diagnostic, dont les résultats sont présentés dans ce rapport, identifie les défis qui découlent directement des effets des changements climatiques et énergétiques et qu’il faudra relever. Ce sont ceux spécifiques au territoire de la CUS et les plus probables. Les pistes d’actions, que la CUS doit anticiper pour s’adapter, ont été identifiées en groupe de travail thématique. L’amélioration des mesures d’adaptation mises en œuvre aujourd’hui sur la CUS et la construction de nouvelles actions constituent les défis de ce volet 2 du PCET. Celles-ci sont notamment en lien étroit avec la capacité de suivi et de détection précoce des évolutions liées aux changements climatiques, la consolidation des connaissances, la sensibilisation et la culture du risque et la coordination à différentes échelles. Les étapes suivant cette phase de diagnostic devront permettre d’affiner les pistes d’action identifiées, les prioriser et les intégrer dans un plan d’action commun articulé avec les autres échelles de compétences en fonction des enjeux spécifiques du territoire non pris en charge par ailleurs. La coordination des actions et l’articulation des mesures issues de stratégies supra-communautaires sera essentielle. Ce plan d’actions devra être accompagné de la construction d’une culture commune du risque et d’une articulation des échelles de compétences dans la prévention et la gestion du risque (solidarité territoriale…).