36e rencontre de l'ADEUS : Cycle identités et cohésion territoriale : Démographie | janvier 2018

La Chute

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Citoyens et sujets, réfugiés et envahisseurs : pour une lecture politique de la fin de l’Empire romain

Pourquoi ce sujet de la chute de Rome ? Parce qu’il est particulièrement d’actualité. L’identité, la crainte de la négation de soi dans un monde de plus en plus globalisé sont au cœur de certains discours protectionnistes et de mouvements identitaires, populistes, nationalistes, d’entre soi, de repli… Nous voyons fleurir en son nom de nouveaux égoïsmes territoriaux : Brexit, Catalogne, Italie du Nord et même Alsace…

Nous sommes aussi dans le temps de construction des principes clés de la cohésion sociale européenne, qui orienteront l’utilisation des fonds dits structurels de l’Union européenne à partir de 2020, pour six ans. Certains pensent qu’il n’est peut-être plus nécessaire de doter fortement ces fonds. Peut-on se passer de cohésion, sociale ou territoriale, en Europe ? La cohésion sociale est-elle une idée encore acceptable ?

Nous avons invité cette fois un historien pour introduire notre thème : Laurent Lanfranchi. Car comme il l’explique, l’histoire permet d’éclairer le présent. Il raconte l’Histoire avec un talent de conteur et avec recul, ce qui permet de comprendre les situations d’autres époques, pour mieux faire effet miroir.

En ces périodes où les migrants font souvent la une de nos journaux, nous avons voulu convoquer l’histoire de Rome, et en particulier cette période très spécifique de la chute de Rome. époque d’invasions dites barbares, mais aussi de transformations institutionnelles et d’évolution des ressentis d’appartenance, les unes et les autres étant liées.

Nous passons d’un monde dans lequel les élus ont administré les périmètres sous leur responsabilité à celui où ils ont besoin de s’allier pour obtenir des résultats collectifs et des retombées pour tous, tant la mondialisation a modifié l’échelle des phénomènes. Nos villes et campagnes sont devenues bien impuissantes si elles agissent isolément. Les lois françaises récentes, d’ailleurs, nous poussent aux alliances locales, métropolitaines, nationales… Pourtant, pour conduire une transition énergétique ou encore gérer les migrations, même l’échelle des états est insuffisante. Nos institutions européennes font l’objet d’une reconnaissance particulièrement faible par nos concitoyens. Pouvons-nous nous passer d’alliances d’échelle européenne ? Comment nos institutions et nos territoires, maintenant comme à l’époque de l’Empire romain, fabriquent-elles les conditions de l’appartenance, des solidarités et des alliances, ou des égoïsmes territoriaux ?

Enfin, cette conférence est l’occasion d’associer notre public fidèle des Rencontres de l’ADEUS à la 38e Rencontre nationale des agences d’urbanisme. Et de fêter ensemble les 50 ans de l’ADEUS, au même temps que ceux de l’Eurométropole de Strasbourg et les 60 ans du traité de Rome.

Vidéo de la conférence de Laurent Lanfranchi, Historien

36e rencontre de l'ADEUS : Cycle identités et cohésion territoriale

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