Les difficultés d’accès au logement ont été accentuées ces dernières années par un contexte économique peu favorable au pouvoir d’achat des ménages (inflation, hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction, etc.). Le parc locatif privé et ses habitants, tout comme le parc en accession, sont encore impactés et particulièrement sur certains territoires et certains types de biens par les multiples crises conjoncturelles et structurelles.
L’accès à la propriété, freiné pour les primo-accédants, rend la rotation et la fluidité du parc locatif privé très contraintes, créant une tension et un déséquilibre plus marquant sur les marchés. Cette baisse de la rotation dans le parc privé sera donc un indicateur à surveiller dans le temps.
La demande augmente, les besoins d’accès et de maintien dans le logement s’intensifient chez les jeunes, les étudiants, les personnes âgées, les familles monoparentales dans un contexte où la création de nouveaux logements s’effondre (40 % de permis déclarés en moins entre 2023 et 2024 sur l’Eurométropole de Strasbourg – selon la source SITADEL).
A ces dernières tendances, les politiques publiques n’ont guère le choix que de s’adapter, d’innover également, afin de garantir un accès au logement pour tous et de contenir un déséquilibre qui pourrait encore s’amplifier dans les années à venir. Très récemment, la loi de finances pour 2025 a annoncé l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) à tous les logements neufs (qu’il s’agisse d’un projet en habitat collectif ou individuel) sur l’ensemble du territoire français jusqu’au 31 décembre 2027, un dispositif renforcé pour l’accession à la propriété.
Certains dispositifs ont pu être ainsi mobilisés sur le territoire :
- Le développement du bail réel et solidaire, en pleine expansion, permet de proposer une offre sociale à l’accession et un rempart au surenchérissement des prix en limitant les plus-values lors des reventes.
- La réglementation des locations de courtes durées et des meublés, et son application au niveau local, est un marqueur fort qui vise, à limiter les detournements pour prioriser le logement pérenne.
- Le zonage ABC permet de caractériser la tension des marchés immobiliers et ainsi les territoires éligibles à la production de logements privés défiscalisés (dispositif De Robien, dispositifs Pinel, Denormandie, Loc’Avantages, etc) ; il encadre aussi les produits en accession sociale à la propriété. Il a été modifié en 2024, reclassant certaines communes dans le but d’accélérer la production de logements et redynamiser l’investissement locatif conventionné. Toutefois la fin du dispositif Pinel au 31 décembre 2024 contribue à la fin de l’encouragement à la défiscalisation et pourra fragiliser la production de logements neufs.
- Pour les communes nouvellement classées en A (Strasbourg et Illkirch-Graffenstaden), le développement du logement locatif intermédiaire permet de proposer une offre locative pour les classes moyennes dans les zones les plus tendues.
