Cette conférence est la troisième du cycle portant sur l’Economie des territoires. Pourquoi traiter d’économie ? Parce que toutes les configurations territoriales ne sont pas équivalentes en termes de potentiel économique, et que mieux comprendre le rapport entre économie, urbain et territoires devrait nous aider à mieux nous situer et à mieux choisir.
Ainsi, Nadine Cattan, géographe, Directrice de recherche au CNRS, Directrice de l’UMR Géographie-cités, Présidente d’un des Groupes de prospective DATAR 2040, a ouvert ce cycle en février de cette année en interrogeant Les grands flux et portes d’entrées de la France.
Puis, plus près de l’emploi et des filières, les deux conférences suivantes : Tristan Klein, Chef de projet Prospective des métiers et des qualifications au Centre d’analyse stratégique, nous a donné des perspectives à partir du point de vue des personnes au travail sur l’évolution du travail et de l’emploi dans vingt ans : accélération des tendances ou rééquilibrage ? Et la conférence de ce soir, Les gisements de croissance et les secteurs d’avenir à l’horizon 2030, qui traite de ce même sujet d’un point de vue plus macroéconomique.
C’est-à-dire que la crise que vivent nos sociétés remet en question une idée de la croissance telle que promue depuis des décennies, malgré de grands krachs mémorables. Nous voyons des bas de cycle, nous voyons des secteurs encore en plein développement et ne savons plus décrypter le modèle de développement ou de croissance dans lequel nous nous trouvons. De quoi cette crise est-elle donc l’opportunité durable ?
Les scénarii bâtis par le Centre d’analyse stratégique dans le cadre de son rapport « Les secteurs de la nouvelle croissance : une projection à l’horizon 2030 », qui sont présentés ce soir, me semblent plus intéressants par la lecture du monde en changement qu’ils laissent entendre que par l’orientation éventuelle sur un secteur ou l’autre voué à l’essor et présenté comme un phare à notre désorientation. La clé qu’ils nous donnent, c’est la certitude de la crise durable et de solutions durables dans cette crise, sous couvert de ne pas l’éluder mais de la prendre en compte.
Entre le choix d’une société de qualité low cost et celui d’une société produisant et vivant dans la haute qualité, il y a les investissements et les processus de mutation. Comment investir et transformer notre économie en période d’argent (public) rare ? Quel rôle de chacun dans cette mutation ? Ces deux grandes options ne coexistent-elles pas déjà ? à quelles conditions, les gisements de croissance ?