La mobilité comme dimension des inégalités sociales est un thème passionnant et d’actualité. Cette conférence est d’ailleurs organisée en partenariat avec le Réseau de recherche Politiques et dynamiques des territoires de l’Université de Strasbourg et s’inscrit dans le cadre du colloque Territoires et Rationalités, permettant des échanges de chercheurs sur ce thème. L’ADEUS est en train de resserrer ses liens avec l’Université de Strasbourg à des fins communes de recherche-action, autour de conventions avec les laboratoires intéressés. Ainsi, nous sommes en relation avec le BETA, le Laboratoire Image et ville et l’AMUP dans les domaines de l’économie, de la sociologie, de l’urbanisme et de l’architecture.
Vincent Kaufmann est Professeur et Directeur du Laboratoire de sociologie urbaine à l’école polytechnique de Lausanne et nous sommes aussi en partenariat avec lui sur une enquête importante sur les modes de vie des Bas-rhinois. Le besoin de ce travail a émergé en 2010 avec la prise de conscience de l’impact de nos modes de vie, de leur évolution et des valeurs sous-jacentes sur le fonctionnement de la ville et des territoires. Nous avons vu alors les risques de la décohésion sociale et de l’entre-soi à l’échelle du fonctionnement métropolitain. C’est une des raisons de l’angle original de la thématique de cette soirée : non seulement la question importante des mobilités, mais surtout la mobilité comme dimension des inégalités. Le colloque tenu à Strasbourg en 2011 avec le laboratoire Image & ville et le GSPE sur le thème « Mobilité sociale, mobilité géographique, les enjeux socio-spatiaux de la mobilité » avait fait clairement émerger ce point, encore moins connu que l’accessibilité physique de nos destinations.
Je cite Vincent Kaufmann : “La mobilité est bien plus qu’un déplacement dans l’espace : par les formes qu’elle prend, elle dit l’essentiel sur les rapports sociaux. La mobilité est sociale et spatiale, physique, virtuelle ou potentielle. Elle concerne les personnes, les biens et les informations”. Il est donc question non seulement de déplacements, mais de sociologie, de capacité à se mouvoir, ou au contraire d’exclusion pour ceux qui, pour des raisons personnelles ou collectives, ne sont pas mobiles. En quoi devons nous répondre de certaines exclusions subies par nos concitoyens ? Cela met les élus devant une question clé : en quoi les choix effectués pour l’organisation des mobilités rendent-ils la ville plus ou moins accessible aux différentes catégories de population ? Sommes-nous en train de faire évoluer la sociologie des villes ?
Les choix effectués pour la construction des mobilités à l’échelle du fonctionnement métropolitain, comme le territoire d’un SCOTERS qui serait transfrontalier, sont immédiatement questionnés à leur tour. A Strasbourg, nous connaissons ce problème et le besoin de l’approcher autrement avec la question complexe du GCO. Nous voyons aussi augmenter fortement la fréquentation des trains régionaux. Quelle gouvernance permettra de penser cette dimension des inégalités sociales de la mobilité à cette échelle ? L’Agence est donc en réflexion autour de ces thématiques liées entre elles : inégalités, mobilité, développement durable, évolutions sociétales, et enfin territoires connectés.
Vidéo de la conférence de Vincent Kaufmann, Directeur du Laboratoire de Sociologie Urbaine (LaSUr) à l’Ecole polytechnique de Lausanne, Secrétaire général de la Communauté d’études pour l’aménagement du territoire (CEAT), Directeur scientifique du forum Vies mobiles SNCF le 14 novembre 2012 à Strasbourg
Vidéo de la table ronde avec Robert Herrmann Président de l’ADEUS, Vincent Kaufmann Directeur du Laboratoire de Sociologie Urbaine (LaSUr) à l’Ecole polytechnique de Lausanne, Secrétaire général de la Communauté d’études pour l’aménagement du territoire (CEAT), Directeur scientifique du forum Vies mobiles SNCF et Jean-Philippe Lally Directeur général de la Compagnie des Transport Strasbourgeois, Président de Strasbourg Mobilités
