Le stationnement automobile est plus que jamais au coeur des problématiques de fonctionnement urbain. Par son positionnement à l’interface entre les politiques d’attractivité, d’aménagement et de mobilité, il représente aujourd’hui un enjeu capital pour les collectivités locales. Sa régulation implique par conséquent une connaissance fine des besoins et des pratiques actuels de stationnement, mais aussi une bonne anticipation des évolutions à venir.
Or, ces évolutions vont être nombreuses dans les prochaines années. Evolutions réglementaires d’une part avec la décentralisation du stationnement qui entrera en vigueur en janvier 2018. A compter de cette date, les collectivités pourront définir et maîtriser en totalité leur politique de stationnement : politique tarifaire, niveau de contrôle, investissements. Evolutions technologiques d’autre part, avec le développement du numérique et de la dématérialisation des paiements, avec l’aide au guidage, les voitures interconnectées ou autonomes, etc.
Conscients des enjeux actuels et en anticipation de ceux à venir, PARCUS et la Ville de Strasbourg ont souhaité mettre en place un Observatoire du Stationnement innovant et ambitieux. Traitant à la fois du stationnement sur la voirie publique et en parking, cet observatoire remplit plusieurs objectifs.
C’est à la fois un outil :
- opérationnel pointu de gestion pour le délégataire et les services techniques de la collectivité,
- d’amélioration des connaissances du fonctionnement du stationnement, de suivi des enjeux dans un contexte évolutif et transversal,
- de suivi et de mesure des impacts des orientations prises et d’aide à la décision pour orienter les politiques à venir,
- de partage d’informations et d’animation de débats entre acteurs dont les champs d’intervention peuvent varier mais qui sont tous amenés à agir sur le système urbain strasbourgeois.
Compte-tenu du niveau d’ambition de cet observatoire, PARCUS a mis en place un système expérimental, unique en France, de collecte des données sur la voirie et en parking : scan des plaques minéralogiques par des scooters équipés d’une solution de positionnement GPS, concentrateur de données, interface sur les open-sources des parkings et des horodateurs, etc. Après deux ans de calage de la méthode et de recueil de données, le dispositif est aujourd’hui opérationnel. De nombreuses informations sont ainsi remontées en continu et permettent, une fois croisées avec les autres données fournies par la collectivité, d’affiner les questions de fréquentation, d’occupation et autres taux de remplissage ou niveau de saturation, agrégées sous la forme de tableaux de bord.
En parallèle, PARCUS a également souhaité s’associer à l’ADEUS. Par son positionnement indépendant et en faveur de l’intérêt général, ses expertises dans les différents domaines de l’aménagement et ses missions d’animation d’observatoires, l’ADEUS garantit la valorisation optimale, transversale et sur le long terme des informations recueillies.
L’Agence d’urbanisme s’est ainsi vue confier le travail d’analyse, de synthèse et de mise en perspective des données collectées dans cet Observatoire du Stationnement et qui a conduit à l’élaboration du présent rapport. Elle est également chargée du partage de ces informations au sein de la plateforme multi-partenariale qu’elle anime sur les questions de mobilité et de déplacements au travers de « l’Observatoire de la Mobilité ».
L’intégration d’un acteur tel que PARCUS au sein de cette plateforme, ainsi que la prise en compte des nombreuses données issues de ses observations, permettent d’enrichir significativement ce groupe de travail sur les questions de stationnement.
Ce premier rapport de l’Observatoire du Stationnement est le fruit de ce riche et ambitieux partenariat entre la Ville de Strasbourg, PARCUS et l’ADEUS. Il a vocation à être complété tous les ans d’une version intégralement mise à jour ainsi que de travaux ponctuels qui viendront approfondir l’un ou l’autre sujet en fonction des besoins et de l’intérêt des partenaires.