La « double précarité énergétique », liée au logement et à la mobilité, touche un nombre croissant de ménages en France. Elle constitue un risque majeur de fragilité socio-économique pour ces derniers, et un enjeu de cohésion pour la société.
Ce phénomène s’accentue dans un contexte de paupérisation des ménages à faibles revenus, d’inflation du prix des énergies les plus consommées et de sensibilité accrue aux inégalités. A ces réalités nationales s’ajoute un ensemble de spécificités locales dont par exemple le parc de logements bas-rhinois qui est plus ancien et moins bien isolé que la moyenne nationale. Certains territoires sont confrontés à un climat hivernal particulièrement rigoureux et d’autres subissent des étés caniculaires. Enfin, malgré la densité de population élevée du département, de nombreux territoires offrent encore un faible niveau d’accessibilité aux services et équipements du quotidien.
Il apparaît aujourd’hui nécessaire de qualifier et quantifier les différents types de risques énergétiques auxquels les ménages bas-rhinois sont confrontés, et la façon dont ces derniers influent sur leurs factures énergétiques. Un tel éclairage est indispensable pour accompagner les politiques publiques oeuvrant à la résorption de ce phénomène. En France, la définition institutionnelle de la précarité énergétique retenue depuis la loi Grenelle II ne permet cependant pas de retenir des seuils objectifs et d’identifier les ménages soumis à cette réalité de manière consensuelle.
Cette note pose donc les premières bases pour une approche combinant des indicateurs de précarité énergétique liés à la fois à l’habitat et aux déplacements. Elle propose également une typologie et une cartographie des différents risques liés à cette réalité à l’échelle des territoires bas-rhinois.
