Observatoire de la voie métropolitaine M35

Note de conjoncture n°1 – Juillet 2022

Suivi des mesures mises en place sur la M35 à la mise en service de l’A355 : Évolutions de trafic entre janvier et mars 2022

Synthèse des évolutions

Trafic des poids lourds (PL)

L’interdiction de transit des PL sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg et la mise en service de l’A355 ont conduit à une nette diminution du trafic PL sur ce territoire (de -30 % à -50 % selon la station de comptage). La légère augmentation du trafic PL sur la Rocade Sud est probablement liée à son extension entre Fegersheim et Geispolsheim. Il subsiste une augmentation de trafic PL sur la M351 vers Strasbourg, qui s’inscrit dans une tendance antérieure, et qui semble davantage liée à un trafic interne à l’Eurométropole.

Sur le réseau CeA, l’influence de l’interdiction de transit et de la mise en service de l’A355 sont beaucoup plus faibles, sauf peut-être sur la D422 où l’on observe une baisse significative du trafic PL au niveau de Soultz-les-Bains. On peut en outre observer une forte baisse de trafic PL sur la M83, vraisemblablement liée à l’interdiction de transit sur cet axe mise en place au 1er janvier 2021. Cela a probablement eu pour conséquence d’augmenter le trafic sur la M35 sud, tel qu’observé dans les résultats.

Enfin, il n’y a pas aujourd’hui d’influence mesurable des nouvelles mesures sur le trafic PL transfrontaliers et sur le trafic de l’A5 en Allemagne. Les variations observées aujourd’hui semblent davantage conjoncturelles.

Trafic des véhicules légers (VL)

La baisse de trafic automobile dans l’Eurométropole de Strasbourg (jusque -15 % pour certaines stations) est partiellement corrélée à la mise en place de l’A355 et des voies réservées sur la M35 (VR2+), mais également à d’autres facteurs plus conjoncturels.

Ainsi, en janvier, on peut estimer avec les données de comptage que 60 % de la baisse de trafic observée sur la M35 par rapport à janvier 2019 était due à la mise en service de l’A355 et de la voie réservée sur la M35. Le reste était peut-être dû, entre autres, à la situation sanitaire préoccupante.

En revanche, en février, la baisse de trafic observée sur la M35 par rapport à février 2019 est similaire au nouveau trafic comptabilisé sur l’A355.

Enfin, en mars, la baisse de trafic observée sur la M35 par rapport à mars 2019 était plus forte que le trafic observé sur l’A355 en mars 2022. Cette baisse pourrait ainsi être imputée à 90 % à la mise en service de l’A355, et 10 % à d’autres facteurs, par exemple la forte augmentation du prix des carburants, le télétravail, ou encore peut-être un usage croissant du covoiturage grâce à la mise en place de la VR2+.

Enfin, les mesures prises ne semblent pas encore avoir d’influence sur le trafic automobile à l’échelle départementale ou sur l’A5 en Allemagne.

Temps de parcours et ralentissements

La mise en service de l’A355, de la voie réservée sur la M35 et l’interdiction de transit des PL aboutissent à ce stade à des conditions de circulation sur la M35 plus performantes.

Les temps de parcours médians sont plus faibles en 2022 qu’en 2019 sur l’ensemble de la M35, et ils ont gagné en régularité. Ainsi, sur la section Vigie–Porte de Schirmeck, le temps de parcours médian à 17h dépassait les dix minutes en 2021, contre cinq minutes aujourd’hui. Les variations journalières pouvaient faire monter ce temps de parcours jusqu’au-delà de 18 minutes, alors qu’elles dépassent rarement les sept minutes sur le premier trimestre 2022.

C’est un constat que l’on retrouve également en regardant la durée quotidienne moyenne où le trafic est ralenti (par exemple, les véhicules roulent en moyenne à une vitesse inférieure à 40 km/h). Sur la même section Vigie−Porte de Schirmeck, le trafic était ralenti pendant trois heures par jour en moyenne en 2019, contre seulement 30 minutes sur le premier trimestre 2022.

Cette amélioration des conditions de circulation est à surveiller dans le temps. En effet, elle pourrait pousser les usagers à davantage utiliser la voiture soit en terme de choix modal, soit en terme de modification des habitudes de territoire de vie.