Une des difficultés majeures à caractériser précisément la précarité liée au logement provient du fait qu’il n’y a pas de définition unique et consensuelle comme on l’entend généralement, c’est-à-dire sur la base d’indicateurs précis, de seuils, etc. Sans doute, d’ailleurs, parce qu’il existe de nombreuses façons d’envisager cette réalité, selon que l’on vive soi-même une situation d’exclusion sociale ou selon le regard qu’on y porte.
Communément on retiendra que la précarité est caractérisée par une forte incertitude sur la possibilité de pouvoir retrouver dans un avenir proche la situation qui est considérée comme « acceptable ». En cela, il s’agit d’une notion subjective et relative car elle se définit par rapport à une « norme » et au sein d’une société donnée. De fait, il ne s’agit pas d’une notion nouvelle ; par contre, sur une période récente une évolution certaine de cette notion vers celle de « précariat » se fait jour. En d’autres termes, si tout le monde ne reste pas dans la précarité, elle devient un état permanent pour beaucoup.
Enfin, il s’agit d’un phénomène multidimensionnel qui touche de nombreux aspects du quotidien de la vie de ceux qu’elle concerne : on pense à l’accès aux ressources, à la santé, à l’éducation, à l’emploi, à la culture ainsi qu’au logement. Et précisément, face au logement, plusieurs formes de précarité existent et les problèmes qui apparaissent touchent tant l’accès au logement que le maintien dans un logement.