Les récentes mises en actualité de la crise des marchés immobiliers, cristallisée par la hausse des taux d’intérêt en 2023 et par le gel du nombre de ventes sur certains territoires, ont mis en évidence les limites d’une croissance continue d’offre à même de répondre notamment au désir d’accession à la propriété des ménages. Objet de désir ou de logique patrimoniale, la notion de propriété demeure pourtant au centre de notre manière d’habiter, et symbolise l’accomplissement d’un parcours résidentiel.
Elle participe aussi à la bonne fluidité des marchés du logement. Ainsi, l’équilibre entre l’offre et la demande, notamment dans le locatif, dépend aussi de ce segment, et les tensions qui peuvent s’y exercer impacteront la capacité de l’ensemble du parc de logements à répondre aux besoins des ménages.
Dans un contexte de marché bousculé, l’analyse des ventes immobilières dans le Bas-Rhin révèle les dynamiques territoriales et conjoncturelles à l’œuvre à plusieurs niveaux : d’abord celui des prix et de leurs évolutions sur ces dix dernières années qui montre des logiques de marché différentes d’un territoire à l’autre mais aussi en fonction des types de produits vendus.
Dans ce contexte, la question est de savoir dans quelle mesure tous les ménages sont en capacité d’acheter un logement adapté à leurs moyens : jeunes actifs, ouvriers, retraités, etc. Car les inégalités à ce niveau constituent un véritable enjeu pour les politiques de l’habitat, dont l’un des objectifs majeurs consiste à fluidifier le parcours résidentiel pour tous.